Bien sûr, tous les protagonistes ne sont pas encore connus et il y a même des incertitudes sur les principaux prétendants. Mais tout s’est accéléré avec le remaniement qui a transformé le gouvernement en équipe de campagne et l’accélération de la campagne des primaires au PS.
Un président très impopulaire
Nicolas Sarkozy ne va pas aborder ces élections en bonne position. Même si rien n’est joué et qu’il peut encore être réélu, je ne crois pas que ce scénario soit très probable. L’entrée dans la campagne sera terrible pour lui car elle sera l’occasion de faire un bilan, qui sera extrêmement mauvais. Les médias pourront mettre bout à bout tous ses reniements, ses contradictions, ses fanfaronnades. Bref, le résumé de sa présidence a toutes les chances d’être un passif trop lourd.
D’ailleurs, c’est ce que dessine en creux un sondage réalisé pour le Nouvel Observateur. Le président sortant n’obtiendrait plus que 24 à 26% des suffrages au premier tour. Pire, il est donné très largement perdant au second tour, par le score incroyable de 62/38 face à Dominique Strauss-Kahn, et encore 55/45 face à Martine Aubry et François Hollande et même 52/48 dans une nouvelle édition du second tour de 2007 face à Ségolène Royal. Bref, le rejet du président sortant est fort.
Pas d’envie des socialistes
Mais si les scores de second tour des leaders socialistes sont très forts, leur niveau l’est moins au premier. Si Dominique Strauss-Kahn réalise 27% et Martine Aubry 23%, François Hollande et Ségolène Royal atteignent à peine 16,5 et 17%, soit à peine quelques points de plus que Marine Le Pen. Bien sûr, il faut considérer que les chiffres d’un sondage réalisé 18 mois avant l’échéance sont à prendre avec précaution, d’autant plus que certaines candidatures (Borloo, Villepin) restent aléatoires.
Mais au global, on sent plus une volonté de tourner la page Sarkozy qu’une véritable adhésion à l’égard des socialistes. Le score de François Hollande est à ce titre particulièrement éclairant pour sa faiblesse au premier tour. Dans ce sondage, les Français disent qu’ils n’ont pas envie de lui mais qu’ils ont encore moins envie de rempiler avec Nicolas Sarkozy. C’est pour cela que les candidats alternatifs devraient créer la surprise en 2012. A ce titre, il est regrettable que NDA n’ait pas été testé.
L’annonce de la candidature de Ségolène Royal accélère encore le calendrier. Mais il est probable qu’une campagne aussi longue pour des partis aussi usés que le PS et l’UMP laisse une belle place en 2012 aux candidats qui auront montré qu’ils ont des idées et pas seulement un ego.
Laurent Pinsolle
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